dimanche 15 février 2009

Quand tu nous tiens :


Quand tu nous tiens :




Mon Ambre m’a dessinée... vous avez raison d’être jaloux de ma beauté !

RG
Mais comment y s’appelle le père du Cap’tain Haddock,
Le copain à Tchang ?

Régis de Braye, trop français,
René Guénon, il a toujours essayé de se démarquer d’icelle,
Raminagrobis Gargantuel, ha, ha !
Rémy Gauchon, le dur,
Roberts 3G, un vrai bonnet de nuit !
Raymanta Géante, zoophilie facile,
Romain Gary, plus on est de fous, plus on rit,
René Goscinny... je rigoooole!
Raymond Gargarine: là où le pied de l’homme ne veut pas mettre la main, pas vrai Tronché ?
Roger Garbit, aussi un chaud lapin.
René Glaire, la transcendance sinusoïdale,
Rman Goëring, le fin de la fin.
J’aime pas chercher ce que je sais, je connais et plus encore s’il m’arrive d’aimer ! j’ai su et donc je connais la réponse, B... de m... à c..., iconoclastes, brontosaures, australopithèques et autres malotrus,...
Mon humeur s’en ressent...
J’avoue une lacune singulière, mon Elsheimer me titille, ne serait-ce point du verlan ?
Gaspar à ROther, le malappris de la famille, y fait des films éthyliques...
Gérard Rouerie, vrai pote au feu,
Germaine Raus, une vieille grincheuse,
Georges Rassens, un vieux gai,
Guy Roux, n’inspire peut-être pas les gays
Gudule Rapetout, la sœur, l’amie, la tour du suivant ; son essence pour la mécanique,
Gontran Rapetout, le cousin, une espèce en désuétude,
Gaston Roule, sa bille n’ouvre que des chambres jaunes ?...
Guillaume Royale : le conquérant des éleveurs de cochons ?
Etant moi-même un cochon de l’espèce la plus répandue et la plus noble : le cochon sauvage, je m’élève en faux contre l’éducation religieuse et civique : je n’apprécie que le Civet, j’en donne la recette et ne distribuerais que des miettes :
Sa chair vous caresserez, son poil vous reluirez, son fumet vous dégusterez, le tout vous arroserez.
L’apôtre Marc, du clan des asshishins, perdu dans ses montagnes, parlait ainsi :
« Ramenez-moi quelque vin de Meursault, arrosez-en quelqu’infidèle, servez-m’en quelques rouelles, se sera toujours cela de gagné pour que courre le sanglier... »,
Mahomet a tout compris :
«De la vache et de son vit, des ovins, des caprins et des alexandrins n’oubliez le principe femelle, mes amis, en lécherez et mangerez à satiété et laisserez en liberté le fier sanglier. »
Vous l’aurez compris, mon horoscope chinois est le plus gouleyant, le plus universel et le plus congru : le cochon est, sa femelle laie...et pis encore !
Pétard, j’ai mis du temps à la mettre en situation, et ça n’en vaut pas un atome de méthane !
D’accord le sport n’est pas mon fort... Mon humour sent la flamme qui s’éteint, serait-ce la flemme ?
La Chine s’éveille et le Tibet sécrète, que tout cela ne m’empêche pas plus de roupiller que les sahéliens, les Darfournais, les Incas, les Noubas de Cau, les Cokes, les Mongols, les Ariens, les Algériens, les Inuits, les Roumains, les Dayaks, les Indiens, les Utes, les Calabrais, les Assyriens, les Grecs et les Latins, je ne vous parle même pas des Corses et des Anglais... et plus sans aucune affinité.
Il y a des moments où la dignité ne se niche pas vers les sommets ! Hhipsh !

Curriculum vitae

Catherine Glize

187, rue de la République

0688 729 191 / 0952 938 940

catiglize@gmail.com

Formations

2001 DU Chargée de Projet Inter-Intranet, Université de Provence

1999 Conduite d’Entretiens, Espace Compétence, Aubagne

Gestion des Conflits,

1998 L’Evaluation, Centre d’Etudes et de Recherche d’Actions de Formation CERAF, Toulon

1996 Micro-édition, AIM, Marseille

1995 DUFRES : formation de formateur, CAFOC de Nice

1992 Méthode de Construction de Projet ANPE : ADVP, CERAF, Toulon

1991 Formation de Formateur, CERAF, Toulon

1987 La Gestion des PME-PMI, CCIV, Toulon

1986 La Communication à l’Usage des Cadres, CIEFOP, Toulon

1980 Baccalauréat Lettres et Arts Plastiques, Toulon

1978 1er Cycle Beaux Arts. Toulon

Emplois

1986/2009 Formatrice DIJEN (éducation Nationale), Aire Toulonnaise

BEF (éducation Nationale), Aire Toulonnaise

Ø Réponse aux appels d’offres, GRETA (éducation Nationale), Brignoles

Ø Construction de référentiels, Centre d’étude et de Recherche d’Actions de Formations, Toulon

Ø Développement de partenariat, Ateliers Pédagogiques Personnalisés, Marseille

Ø Gestion des Ressources Humaines, Fédération des Œuvres Laïques, Toulon

Ø Mise en place et suivi des actions, Cap Var Orientation, Saint Maximin

Ø Accueil des personnes, Entreprises : CEO, EDF-GDF, SN TRANSFIX

Ø Positionnement pédagogique ou professionnel, Atelier Relais Toulon (éducation Nationale), Hyères

Ø Bilan et suivi de partenariat. Adelies, Marseille

Domaines d’intervention :

ü Français,
ü Ateliers d’écriture,

ü Communication,

ü Informatique,

ü Vie Sociale et Professionnelle,

ü Insertion et Orientation Professionnelle,

ü Accompagnement Social.

Dans cette activité, j’ai travaillé dans des dispositifs très divers, en individuel ou en groupe, essentiellement pour des publics jeunes et adultes en grande difficulté d’insertion, mais aussi très ponctuellement pour des entreprises dans des actions de développement personnel autour des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.

Je me suis investie dans mon métier de formatrice en faisant partie du Conseil d’Administration du Céraf, pour lequel j’ai beaucoup travaillé auparavant, organisme dissout en 2005 pour être remplacé par une Société Anonyme : le Cerf.

1980/86 Maquettiste Atelier MESSAGER, Toulon

Atelier Contemporain, Toulon

ü Réalisation de projets d’architecture en 3D, ASFODESS, Paris

ü Réalisation de maquettes publicitaires,

ü Présentation de monuments archéologiques,

ü Affiches de spectacles.

J’ai utilisé des méthodes de fabrication artisanales ou technologiques et informatisées pour traiter des matériaux tels que la terre, le liège, le bois, le papier, le carton, le verre, les polymères, le plexiglass…pour la création d’objets complexes en fonction des plans et objectifs de la clientèle.

Ponctuellement, j’ai été chauffeur accompagnateur pour un public de handicapés à l’AVEFETH, employée d'un syndicat de copropriété, gardienne de Musée au Louvres, animatrice au Musée de Toulon, ouvrière de production de céramique, fleuriste, technicienne de surface, cuisinière…

jeudi 12 février 2009

LFMNH


LFMNH

J’suis la poubelle de l’ouest... ou de l’est ?



Nous sommes en juillet 2006, je travaille comme Madame Caca dans le plus grand bâtiment de l’hôpital.

Dès 5 heure du matin, il fait chaud, on dégouline, et c’est plus avec notre sueur, qu’avec les produits homologués que l’on passe la serpillière.

L’action se confond à l’essoufflement, les produits agressent le souffle, les espaces sont étroits, naturellement encombrés de chaises, de poubelles dans une touffeur moite et nauséabonde ; les tempes battent, les jambes sont lourdes, il n’y a que la peau qui se gondole dans les gants de plastiques glougloutant... C’est grave Docteur ?

Bref, le top !

Dans cet environnement naturel si délicat, celles de ces fameuses ASH pas très fines, rajoutent souvent un comportement pataud et intempestif à leur incurie naturelle. Ainsi, l’une d’elles à l’avant-veille de ses vacances, s’était malencontreusement avisée de l’état de décomposition avancé d’une énorme poubelle blanche, de l’admirable capacité de 200 litres au moins, que dans un bel effort, elle décida de nettoyer.

Jusque-là, rien de très grave, mais le poste de travail réservé à cet effet lui semblant trop exigu, ne voilà-t-il pas que la belle enfant (quarantaine d’années, modèle Panzer), s’imagine, dans un état d’aberration avancé, que la douche des patients est plus confortable et mieux destinée à recevoir cet objet d’art que son lot habituel de corps souffreteux !

Je sais bien que sans malades on pourrait faire de cet hôpital un endroit très agréable pour un labeur très simplifié, mais j’ai tout de même comme un doute quand je découvre ce capharnaüm de douze mètres carrés : des portes ouvertes sur deux trônes déchus et sordides, le couloir décoré de traces de glissades séchées dans leur élan, un tabouret, une chaise, une bassine, une vasque maculée de sang et enfin dans l’une des deux douches affectées au vingt chambres du service, reposant délicatement sur un drap encore mouillé, la poubelle étincelante et triomphale !

J’ai naturellement tendance, sous des dehors débonnaires, à bouillir d’un coup et à péter les plombs de manière généralement très artistique ou très sournoise, selon le point de vue.

Mais au dessus de 35 degrés, je ne réponds plus de rien et lors ma vindicte s’exerce avec un aveuglement têtu de rage.

Je me fis donc les réflexions suivantes (à la vitesse accélérée d’un petit proton pas encore adulte : j’ai 47 ans, mais mentalement, je fais toujours très jeune) :

Ø Le « local à déchets » affecté à ces travaux est plus grand, mais cette charmante donzelle devait considérer que les patients et la nunuche de l’entreprise de nettoyage n’avaient d’autre chose à faire que d’attendre sa bonne volonté.

Ø Que pour laver une poubelle, il lui était nécessaire d’utiliser plus de draps et d’eau que les soins aux personnes de son service n’en réclamaient dans le même temps.

Ø Que dans la nuit, pour pouvoir glisser un pied dans les chiottes, d’aucuns avaient du mettre en péril non seulement leur équilibre, leur dignité, leurs reins fatigués, mais aussi leurs relevailles !

Ø Qu’en dehors de certain contexte où l’on dispose d’un partenaire, je n’ai jamais été bonne pour le contorsionnisme.

Ø Qu’une action énergique était nécessaire, malgré mon corps fatigué par déjà 3 heures de ce travail ingrat et mon moral attaqué.

Ø Quoi qu’il arrive, je nierais tout !

Ø Le feu, la poudre ? Fait trop chaud.

Enfin ! mon gentil petit lutin trouva la solution :

Ø Poubelle = Assistant (je vous fis part dans un autre chapitre de mes interrogations sur l’adéquation de l’aménagement des bureaux des médecins et leur grade ou leur ancienneté. à ce propos, je vous parlais de cet assistant oublié de Dieu, des hommes et même des femmes de ménage, dont je présumais les fonctions de mousse dans ce Bagne Féroce...)

Ø J’allais affecter la folie douce et la poubelle à des fonctions plus pertinentes, au mépris des diverses institutions représentées dans l’action et observer les conséquences avec la plus grande ingénuité.

Tout ça en une nanoseconde ! Suis-je intelligente et mutine !?!

Ainsi, sans me cacher le moins du monde, je pris en poids l’objet du délit et le changeais de service et d’emploi !

Faut bien avouer que dans ce dénuement zen, cette expression triomphante de notre société de consommation faisait un peu tache, mais c’était pour en éviter, des tâches, non ?

Continuant benoîtement mon travail, avec l’aisance bovine d’une expérience déjà ancienne, je grimpais de service en service, étage en étage, de touffeur en moiteur... Arrivée au troisième, ultime destination, ne voilà-t-il pas qu’une dame très aimable et néanmoins inquiète me demande si c’est moi qui ait travaillé au service X, à quoi je lui réponds d’autant plus naturellement « oui », que le Golgotha des Gogues, célèbre démon ergophage, avait tiré la chasse sur ma cervelle liquéfiée. J’en avais oublié l’incident.

C’est avec un pincement de pitié que je compris alors la situation : ma pauvre victime cherchait désespérément sa poubelle, objet transactionnel entre elle et la réalité, entre le monde sensible et celui des terreurs diurnes.

Qu’allait-on penser d’elle, de ses capacités (y compris natatoires ?), son efficacité, SA NOTE ????

Pour son dernier jour de travail avant les vacances ?

Son air perdu me toucha d’autant plus que cette dame avait finalement toujours été aimable... je faillis craquer. Malheureusement pour elle, les avanies de ces derniers jours dans ce service ressurgirent aussi dans ma mémoire, et la rassurant tout de même sur sa santé mentale, je lui dis une partie seulement de la vérité : cet objet encombrant était bien là à mon arrivée, mais pour plus d’efficacité, je l’avais sorti dans le couloir. Point.

Secouant sa courte chevelure blonde sur l’incompréhensible méchanceté des hommes, elle repartit vers de nouvelles aventures... j’espère toutefois que ses vacances, sans être gâchées, seront parfois perturbées par de vagues doutes informulés ?

Et puis comme ce brave Jules (Renard) disait de la charité : « hypocrisie qui donne dix sous d'attention pour recevoir vingt francs de gratitude. », je n’en ai sûrement pas fait le vœu, mais je vis dans la pauvreté, alors pourquoi se gêner ?

J’allais être amenée à la revoir ce jour là, elle bassinait son surveillant avec l’histoire de la poubelle ectoplasmique et demanda même ma confirmation à ses propos, que je donnais généreusement, comme mon tempérament pacifique et gentil me le commandait*.

Tempérament dont les effets sur le pauvre petit assistant émerveillé et reconnaissant commençait à titiller ma curiosité : allais-je découvrir dans ses pénates un autel à la gloire du bon génie qui le dotait ainsi d’une respectabilité que ses collègues moins bien dotés allaient lui envier ?

Subsidiairement, je m’avouais qu’une enquête succincte suffirait à me démasquer, mais mon inaltérable foi en mes capacités oratoires et mon incapacité mentale patente me protégeraient de trop gros enquiquinements, oh et puis si on peut plus rigoler ?

Toutefois, le doute me vint que l’innocent bénéficiaire de mes facéties pourrait en être incommodé, et je m’inquiétais quelques jours pour lui, espion spectral (enquêtes, filatures, recherche de preuves, d’héritiers, de témoins ou de personnes disparues, à pas cher...), sans remarquer pourtant de remous notables dans les deux services incriminés...

Enfin, vint le jour où je devais fournir mon efficiente sollicitude à son petit nid douillet ; J’ai déjà parlé des problèmes de clés avec ces p.... de portes, aussi ne fus-je pas surprise des difficultés que j’eus à ouvrir. Pourtant au moment fatidique un pincement au cœur me prévint de l’incroyable : il était chez lui, lui que je me représentais malingre et timide, pétri de reconnaissance... est un jeune taureau narquois, sans aucun doute suffisamment subtil pour avoir compris mon trafic mais pas assez pour ne pas l’avoir attribué à ses atouts virils !

Eh, merde !

« J’t’en foutrais de la reconnaissance », n’a pas été prononcé, mais c’est tout comme....

Avec certitude, on peut remplacer le mot « jument » par celui de « poubelle » dans ces vers de Tristan Bernard, pour résumer la situation :

L’Amazone passait. Sur le bord de la route,

Un centaure « y pensait », des plus visiblement...

Lors, l’Amazone triste et qu’assaille le doute :

Est-ce à moi qu’il en veut, ou bien à ma jument ?

Je vais tout de même glisser un billet anonyme sous sa porte, pour vérifier s’il a bien compris ou... semer de nouveaux doutes sur l’identité de la coupable.


« Pour un toubib, vous semblez ignorer singulièrement votre manque de rate, en effet, je vous offre une magnifique poubelle qui vous permet au moins de réclamer le grade d’Amiral d’Escadre, et vous ne m’invitez même pas à boire une mousse au troquet du coin !?! »

Pourvu qu’il se ruine en invitant tout l’hôpital... à suivre...



Entre Bacchus et fragment de caducée, mon cœur ne balance pas...

A la mienne !

Nous sommes aujourd’hui en octobre, me demandez pas la date, c’est indiscret et je n’en sais fichtre rien, je viens de remarquer que mon assistant vient de parvenir au rang de chef de service ou c’est fait virer par celui-ci, comme la plaque sur sa porte l’indique.

Peut-être aussi, naguère indifférent à ses titres, un environnement plus chic l’a-t-il décidé a mettre en valeur ses hautes fonctions ?

Grandeur et misère de l’incertitude ! En tous cas, la poubelle est toujours là et les menues affaires de l’autochtone semblent fortement ne pas avoir changé, mais là-dessus ma discrétion ne reflète qu’une indifférence polie au harnachement de ces messieurs et dames ; seuls m’intéresse les fumeurs que j’invective mentalement (par pure jalousie) lorsque je « fais » leurs bureaux, mais, complice, dont j’essaie de masquer l’odeur tabagique dans cet hôpital qui devance les lois et interdit toute consumation.

Bref, ce récit se termine sans gloire particulière, mais allez, comme le notait si finement Alphonse, « l’Homme est plein d’imperfections, mais on ne peut que se montrer indulgent si l’on songe à l’époque où il fut créé !... ".

20 novembre : Il a le téléphone !... Tout de même, sa vie change luxueusement, calmement et voluptueusement ! Qui pourrait bien m’offrir une poubelle ?

En tract


En tract












La terre étant ronde, le kilomètre devrait être rond et non pas carré.

Ramon Gomez de la Serna
Greguerias


Comme beaucoup de personnes dont la vie personnelle est un perpétuel western, je fluctue pas mal au niveau professionnel.

Y a pas de sot métier et l’entreprise est un lieu toujours aussi symptomatique des relations humaines, ce qui satisfait mon insatiable curiosité.
Mon contrat actuel précise que je suis « agent de service », moi j’aurais pas craché sur « femme de ménage »... franchement la taxonomie du Répertoire Opérationnel des Métiers et de l’Emploi était plus que nécessaire à l’Agence Nationale pour l’Emploi ; lorsque je me suis inscrite pour la première fois, je n’ai pas réussi à leur faire comprendre la dichotomie entre mon ancien poste de maquettiste 3D et leur traduction « caissière de supermarché », dont ils ne voulaient pas démordre. J’ai encore des sueurs froides en m’imaginant à ce poste (à l’époque la saisie des prix se faisait encore manuellement), car mes compétences en matière mathématique sont très Einsteiniennes, genre Franck, pas Albert.

Leur vocabulaire au plus grand dénominateur commun est assez imbuvable, « poseur de revêtements rigides » au lieu de « carreleur » ; « ouvrier de l’extraction liquide et gazeuse » en lieu et place de « foreur » ; « marin de la navigation maritime » pour « timonier »... et j’en passe sûrement des meilleures.

Or donc, ne voilà-t-il pas que je me retrouve à assurer l’entretien de locaux dans un grand hôpital de ma ville pour une société privée. Moi dont le vrac est l’idéal du rangement et l’hygiène une notion qui dépend sensiblement de l’état de mes sinus à appréhender les relents trop ostentatoires ?! Et que vive le coryza !

Aujourd’hui, je traque le nosocomial , j’occis la peste teutonique, je bute le bubon maltais, je liquide la grippe ichtyaire... avec un talent certain, je dois bien l’admettre !
Mon entraînement à la godille devrait bientôt me permettre de figurer dans des concours internationaux, je balaie donc j’essuie et toutes ces sortes de choses.

Contrairement aux apparences, ce métier n’est pas intellectuel, et tout en appliquant lavettes, lingettes et autres produits hautement répressifs pour tout microbe égaré, il faut bien avouer qu’il m’arrive d’approcher l’encépha-logramme plat. On commence à 5 heure du mat’, mais l’on peut se réveiller, serpillière en oriflamme, longtemps après...

Pourtant les distractions ne manquent pas ; cet hôpital, militaire de surcroît, arbore des uniformes de tous poils, dont le jeu consiste à cacher la fonction ou le grade, ou les deux pour la pauvre civile ignare que je suis. J’adopte le plus souvent l’attitude emblématique de la Royale : « salue tout ce qui bouge et repeints le reste ! », traduit dans le langage technique de surface, ça donne : « dis bonjour à tout ce qui bouge et frotte le reste ! », je ne crois heureusement pas avoir rencontré beaucoup de catatoniques... ?

Bien sûr, cette devise n’empêche aucune interrogation, quand mon œil torpide arrive à un niveau suffisant d’ouverture, il capte parfois des images, par le fait subliminales, qui remuent vaguement le vieux fond de soupe refroidie qui stagne entre mes deux oreilles.
Ainsi, un médecin, chef de service, s’est amusé un jour à me tendre la main, sans doute pour prouver à toute son équipe le caractère solidaire de notre travail ou son implication dans l’intégration des personnels handicapés ?... Surprise en plein sommeil (j’espère que je ne ronflais pas trop fort), je tentais désespérément d’ôter mes gants peu ragoûtants, qui claquèrent enfin dans un jet de sueur afin de répondre à son vigoureux shake-hand. Je me couvrais bien sûr de ridicule, ce qui, je suppose, l’entraîna à renouveler l’expérience à chacune de nos rencontres. Sont-ce les effets de cette cause ? Toujours est-il que la surveillante du service en question me prit en grippe, et que dans un autre service, un autre médecin, hilare de surcroît me fit le même coup ! « Pourquoi être désagréable quand, avec un petit effort, vous pourriez être impossible ? », de toutes façons, je boude!


Dans ces pâles instants de lucidité, j’exerce ma curiosité aux personnes, mais aussi, à l’ergonomie de leur environnement. Ainsi je m’interroge sur les rapports étranges qui se nouent entre les objets, les titres, les fonctions des personnels de cette majestueuse et vénérable institution (en décomposition, eu égard à mon rôle, l’état naturel de la machine : c’est la panne, celui des lieux : la putréfaction).

Aussi, je m’interpellais vigoureusement, au sujet d’anciennes pratiques sur les voiliers ; lorsque je pris l’entretien d’un service, j’y découvris un espace assez vaste, quasiment dénué de mobilier, d’où le balai revenait après une année sabbatique (hypothèse basse !), dont la plaque indiquait qu’il se logeait là l’assistant de service le plus démuni de l’hôpital.
Sera-ce un pauvre petit jeune, pupille de la Nation, malingre, tout juste embarqué, après de dures études ? Que les autres médecins le bizutent, passe encore, c’est dans les traditions des aînés, mais, que les femmes de ménage, elles-mêmes, participent à son calvaire ?
Mon petit cœur s’émut aux larmes, et les larmes d’un cœur, c’est rouge et donc salissant, ce qui m’obligea à opérer sur cette désolation, la plus riante des asepsie.
Même quand la fuite inexorable du temps m’oblige à pratiquer quelque ablation dans mon travail, j’ai toujours pour ce bureau, une attention particulière.

Certains entreposent des collections de leur goût ; au hasard des miens, cela peut provoquer ma rancune ou mon admiration, je vous laisse deviner ce qu’il en est de celui qui arbore de ravissantes petites merveilles de maquettes de machines roulantes, navigantes, volantes, pleines de fantaisie, par rapport à celui qui exhibe de vulgaires canettes ou bouteilles de coca, vides en plus !
D’autres encore ont des mœurs plus ou moins compréhensibles, prenez, par exemple, le Docteur Petitpoulpe : il semble pratiquer couramment l’épaulé jeté de poubelles de 100 litres de documentation médicale, sans sortir de son bureau ; aussi c’est à moi, avec ma taille très convenable sous tous rapports, de me faire un joli tour de reins en vidant ses détritus... ?
Plus facile à décoder, mais tout de même original : un charmant psychiatre, toujours très poli, un peu timide, parsème son dessous de bureau d’élastiques torturés, exterminés, éparpillés façon puzzle... J’ai peut-être tort de le croire, mais je pense que ses patients sont sauvés par d’humbles rubans de caoutchouc et cela m’émeut !

Mais mon jeu le plus improbable, celui que je pratique le plus souvent, en dehors de menues facéties, consiste à jongler avec les nombres, je vous rappelle que pour moi l’angle droit bout à 90°, que « Tout corps plongé dans un liquide reçoit un coup de téléphone . », et puis que dire d’une science fière de dénoncer ce pauvre chiffre 1 comme la racine de son carré ?!?

Et pas n’importe quels nombres, s’il vous plait (ou pas : vous avez déjà acheté le bouquin !), les premiers ! Alors, des serpillières, j’en prends 1, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23... mais jamais 15, 21... pareil pour les lingettes, les doses de produits... et je m’emmêle gaillardement dans les statistiques pour essayer de deviner quand mon stock approche un nouveau nombre ou quand je dois refaire le plein pour avoir un reste décemment premier sur mon chariot !
Certains sourires d’extase, surpris sur mon visage, ne sont pas le reflet d’une rencontre inopinée avec quelque divin créateur, (y a pas beaucoup de piliers là-bas), mais d’une certitude, erronée sans doute, du caractère parfait de mon fourniement.

Je vous avoue que je dois faire des comptes savants, parfois, pour déterminer si un chiffre est vraiment premier, ou s’il s’agit encore d’une de mes nombreuses lacunes en la matière, de même, je n’ai jamais eu le courage de vérifier mes évaluations... heureusement, l’usage intensif ramène souvent le compteur à zéro, ce qui me permet de recommencer sur une base sérieuse la torture mentale la plus gratuite et inutile qui soit.



Je la dédie à Guy, un ami coincé chez lui par la maladie, dont l’esprit scientifique s’évade dans des études beaucoup plus sérieuses.

Quand on aime on ne compte pas... Ca tombe bien, je suis mauvaise en calcul !